10 août 2012

3 Août. Début des grandes découvertes.



On peut dire que j’arrive pile poil au bon moment ! Le 3 août, c’est le festival de la ville de Hagi. Le matin, on a fait le tour des boutiques de vêtement pour me trouver un yukata. Si vous ne savez pas ce que c’est, il s’agit d’un kimono que l’on porte l’été. Il est plus léger qu’un kimono basique. Cependant, soit ils n’étaient pas terrible, soit il n’y avait pas ma taille. (Les japs et leur ligne suréquélibrée O_O) Du coup, on a été dans une boutique spécialisée dans les yukatas et à peine rentrés, la vendeuse a sorti un « oh ! » m’a regardée de haut en bas et est parti chercher quelque chose. Lorsqu’elle est revenue, elle portait dans ses bras un magnifique yukata noir avec des motifs bleus et violets. J’avais un peu peur que vu ma taille, les yukatas qui m’étaient destinés soient pas très jolis. Disons, pas aussi jolis que ceux que j’ai pu croiser dans les magasins. Mais celui-ci … magnifique ! Cependant, avant de crier victoire, il a fallu l’essayer. Là, deux vieilles femmes sont venues et m’ont affuté du dit tissu. Victoire !
Après avoir enlevé le yukata, nous sommes ensuite sortis chercher des getas, les chaussures qui vont de pairs avec le yukata. Et là encore, les japonais ne sont pas que maigre, ils sont aussi petits. Et leurs pieds également. Cependant, on a quand même trouvé des getas, bien que mes pieds dépassent légèrement derrière. Mais on m’a dit que c’était courant. La vendeuse m’a mis des pansements entre les orteils afin que mes pieds se fassent aux getas. J’ai dû ensuite les porter le reste de la journée pour m’y habituer. Bah… ça va, honnêtement.
De retour à la maison, j’ai un peu dormi puis nous sommes retournés à la boutique vers 5 heures pour nous changer. Mettre un yukata, c’est tout un art. Il est donc préférable de demander à des femmes expérimentées de le faire plutôt que de prendre le risque d’avoir l’air débraillé. Pendant le changement, la fête commençait. On a vu depuis la boutique les chars débouler et les gens se presser dans les rues pour marcher au rythme des tambours. Enfin prêts, nous sommes partis dans un temple sympathique, on a pris quelques photos, parler avec un monsieur du temple puis nous sommes allés là où toute l’action était concentrée : l’avenue principale.
Il n’y avait pas tant de personnes en yukata que ça. La plupart des jeunes préfèrent  s’habiller à leur façon (c’est-à-dire la plupart du temps de façon excentrique) lorsqu’ils quittent leur uniforme.  Ça ne me déplaît pas, au contraire. Vous avez en face de vous tout un tas de style différents, originaux et sympa à regarder. Des filles-poupées au yankee en passant par les femmes fatales, c’est un vrai défilé de couleurs et de froufrous. On a croisé pas mal d’amies de Keiko, mes futures camarades de classe. Toutes adorables et super mignonnes (Quelles veinardes, ces japonaises !) Je dois avoir retenu deux prénoms sur toute la masse qui a défilé devant mes yeux. Mais bon, je prendrai le temps de mémoriser plus tard.
J’ai pu boire le fameux thé vert japonais, celui qui a l’aspect de peinture tellement il est opaque. C’est… spécial. Très amer. Oui, bon ok, pas bon. Mais vraiment pas bon. Cependant, je l’ai bu jusqu’au bout (Je me félicite d’ailleurs moi-même). J’ai pu voir un groupe d’idoles féminines pré pubères se déhancher au rythme de leur chanson très girly et ô joie ! Croiser des étrangères ! Deux filles venant du Royaume-Uni. On a un peu papoté, elles étaient sympas. Pas mal de monde me dévisageait, c’était marrant. Ils devaient sans doute pas s’attendre à une étrangère déboulant dans les rues, encore moins en habit traditionnel japonais. Mais bon, tadaaaam !
On est ensuite rentré, on a mangé un bout puis j’ai pu alors tester le bain japonais (la veille, on m’a dit de seulement utiliser la douche et on m’expliquerait le lendemain) et c’est franchement pas mal. Les japonais ne se lavent pas dans le bain, celui-ci sert uniquement à se détendre dans l’eau chaude. Le bain est plus profond que les bains occidentaux du coup l’eau arrive facilement à la nuque.  Ça détend, c’est sûr. Mais lorsqu’il fait près de 30 degrés dehors, on a pas tellement envie d’y rester trois heures. A voir l’hiver.

06 août 2012

1er août. Temps du départ.


Le lever à 7heures fut rude. Surtout après une nuit presque blanche. (En fait, oui. Surtout à cause de ça) Mais bon, quand faut y aller, faut y aller ! Du coup, après avoir bouclé les derniers petits trucs qui traînaient, on pouvait enfin partir direction l’aéroport… sur le trajet, pas vraiment de stress. Lorsque les avions commencèrent à atterrir et décoller près de nous, je me suis demandée combien de jeunes cinglés comme moi avaient embarqués. 
Bref, nous y voilà ! Restait plus qu’à rejoindre Léa (qui partait également pour la même destination) et sa famille et de passer les formalités avant d’embarquer. Enfilant ma superbe veste flashy du rotary, je gambadais à la recherche de ma future copine de galère. Trouvée ! On a vite fait connaissance, nous avons pris un petit en-cas avec nos familles et hop ! Let’s go to have fun ! (Parce qu’une journée et demi de transports, ça donne tout de suite envie, m’voyez.) Nos valises à toutes les deux avaient un léger excédent  de poids mais ouf, on ne nous a rien dit. (J’aurai pu prendre mes docs, quoi …) On a également disons… importuné le môssieur de l’enregistrement pour avoir deux places à côté. En échange, il nous a dévoilé que nous devrions reprendre nos valises à Tôkyô car elles n’arriveront pas automatiquement dans le deuxième avion (Tôkyô-Fukuoka) qu’on devait prendre ensuite. Génial … on devait donc trimballer des valises de 25 kilos d’un terminal à l’autre dans un pays où on ne comprenait rien. Bref, bah tant pis.
Les 11h de vol pour aller jusque Tôkyô ont été assez rapide, je trouve. Et pourtant, j’ai dû dormir même pas une heure. Mais chacun avait à disposition une mini-télé où l’on pouvait regarder des films, jouer, savoir le trajet de l’avion, etc. J’ai pu donc enfin regarder Hunger Games (pas mal, mais je m’attendais à mieux, au passage) et jouer à des jeux d’arcades débiles pour passer le temps. A côté de moi, j’avais un italien assez sympa, on a un peu discuté de choses et d’autres. (En anglais parce que moi pas comprendre italiano.) Les repas servis dans l’avion ont mis tout de suite la couleur : repas japonais ou bien européen. Avec Léa, on a relevé le défi de prendre le jap’, bien évidemment. Histoire de se mettre direct dans l’ambiance. C’était marrant.
Arrivé à Tôkyô, enfin. L’atterrissage était un peu brusque, on a tous fait un bond. Après avoir passé les portes de l’avion, j’ai pu constater quelque chose : chaleuuuuur ! Mon dieu ! Même en jupe/débardeur, c’est à en crever ! Vite, à l’intérieur pour retrouver la climatisation chérie.  A l’aéroport Tôkyô-Narita, faut vraiment avoir le sens de la déduction. Il n’y a presque rien d’indiquer. Du moins, presque rien en anglais. Du coup, bah on a suivi la masse. On a été montré passeport et papiers remplis dans l’avion (on a d’ailleurs bien galéré !) puis un monsieur est venu nous chercher et nous a demandé de patienter dans une salle. Pas que nous détenions de la coke ou préparions un attentat contre l’empire du soleil levant, juste pour nous donner nos « permanent resident card ». Une petite carte pour les étrangers restant pour une longue période sur le sol nippon. Après ça, la chasse aux valises ! A peine arrivé devant les tapis, je vois la mienne faire un petit tour. Du coup je pars vers elle en courant (as a stupid girl) et la retrouve. C’était bien la chose que je redoutais le plus : ne pas voir ma valise arriver. Après ça, on a donc cherché notre prochain vol. Sans stress parce que nous avions encore 8 heures devant nous avant qu’il ne décolle. On a tout d’abord cherché le deuxième terminal (nous étions au premier). On a pris le bus (oh, ils roulent à gauche !) puis grâce au sens de déduction hyper-développé de Léa, on a réussi à s’arrêter au bon endroit. On a réenregistré nos valises et enfin, nous avons … attendu. 8 heures.
Comment passer le temps : manger des udons, matter les jap’s (les filles comme les garçons, ils sont tous petits, maigres et mignons. Ou c’est nous qui les trouvons comme ça…), dormir, musique, marcher un peu et enfin, grâce au wi-fi gratuit, surfer un peu sur le net. Ces 8 heures-là ont été interminables. Mais le second vol est enfin arrivé ! Bref, nous voilà reparties.
J’étais tellement crevé que j’ai dû dormir les 2 heures du trajet. Je suis restée éveillée pour le décollage, j’ai admiré quelques minutes le paysage de Tôkyô à vue aérienne (Magnifique !) puis dodo.  A l’arrivée, nous avons été récupérer nos valises et puis nous sommes partis à la recherche de nos familles d’accueil. Elles nous attendaient à la sortie et tout le monde nous a accueillis avec de grands sourires. J’ai donc fait la connaissance de la famille Ueda (la mère, le père et leur fille Keiko qui va partir en France à la fin du mois) et de mon conseiller Mr Imada. Le club de Léa avait fait spécialement pour son arrivée une petite bannière avec son nom et le signe du rotary. On a pris quelques photos ensemble, puis j’ai dit au revoir à Léa. (Pendant qu’on se faisait la bise, on a entendu des « Kawaiiiii !! » derrière nous. Wé, on est françaises, quoi.) Pour aller à Hagi, il fallait faire 2 heures de route supplémentaires. On s’est arrêté pour manger des ramens et j’ai commencé à constater qu’on me regardait un peu bizarre. Les étrangers au Japon, ce n’est pas encore un phénomène très commun. On s’est arrêté une seconde fois pour passer par la case toilette. De là où on était, on avait une vue à couper le souffle de l’île de Honshu, là où on allait (Fukuoka est sur l’île de Kyûshu.) Il faisait nuit et les lumières de la ville en face qui se reflétaient sur l’eau, c’était juste géant. Japon+1.
Arrivé à la maison, j’ai fait connaissance de Non-chan (l’énoooorme chat) puis j’ai découvert ma chambre. Ce n’est pas très grand, mais ça me convient parfaitement. La soirée a été calme, j’ai vite été dormir parce que décalage horaire + galère d’avion + japonais dans les oreilles = Tsukaretaaaaa !  

01 août 2012

Mardi 31 Juillet. 21h52. H-16

Veille du grand départ ! Après avoir passé la journée à peser, repeser, trier, plier, enlever, remettre, repeser, désespérer, j'ai ENFIN bouclé cette valise ! Il était temps ...
Le poids à ne pas dépasser pour ne pas payer un supplément hors de prix est de 23kg. Même quand on part un an. Ma valise en faisait 25. J'ai dû faire quelques sacrifices vestimentaires mais surtout, le plus rude et celui qui me fait le plus mal au coeur, j'ai dû me passer de mes doc martens. (Un an sans ...) Mais bon, j'ai tout ce dont j'ai besoin, et c'est déjà ça!

Je suis bien sûr passée par la case "Aurevoiràdansunanprendssoindetoi", qui n'est d'ailleurs pas finie. Ce que je n'aime pas faire ça... j'ai l'impression que tout le monde croit que je pars m'exiler sur une île déserte pour le restant de mes jours. Mais bon, je comprends bien évidemment le geste qui se veut avant tout très amical.
On a bien sûr fait des blagues, plus ou moins amusantes, sur mon départ : de la fameuse "Tu vas revenir bridée, après ça!" à l'indémodable "Tu me diras quel goût ça a, le chien!",  les choses que j'ai entendu ces huit derniers mois manquaient d'originalité sur la fin...
Certains ne comprennent pas mon choix. : "Le Japon? Mais ... pourquoi?" ou encore "Mais je pourrais JAMAIS partir aussi loin ! T'es folle, ma pauvre !" D'autres en revanche, ne serait pas contre prendre ma place. Voire même bien pour.

Bref, je laisse derrière moi temporairement non pas des gens, des affaires ou des souvenirs mais tout une façon de vivre. Je mettrai la première parenthèse à tout ça demain à 13h30, lorsque mon premier avion décollera. J'ai ensuite 8 heures d'attente à Tôkyô, j'espère qu'elles ne vont pas paraître trop longues... même si je serai au Japon, la visite de l'aéroport risque de ne pas être vraiment des plus excitantes ni même de me permettre de tuer tout mon surplus de temps. Mais bon, j'y trouverai probablement mon compte tout de même. Et je ne pars pas seule, une fille du nom de Léa prend le même itinéraire que moi. Comme ça, on sera deux à être totalement paumées dans un giga aéroport où l'on arrivera à rien déchiffrer. C'est rassurant ~

Ce qui m'effraie le plus, c'est la façon que je devrais d'agir envers les gens qui m'accueillent. Je prie pour ne pas faire de boulettes (je suis la reine, en plus ...), surtout qu'un japonais, par sa nature, pourrait très mal le prendre mais ne rien laisser paraître. Si c'est le cas, il n'y a pas d'embrouille mais l'image qu'il perçoit de moi est fichue. Et bien évidemment, je ne me berce pas d'illusions : je ne vais absolument rien comprendre de ce que l'on va bien pouvoir me raconter en arrivant. Mes maigres connaissances en japonais ne me permettront probablement pas de me lancer dans un dialogue japonais, surtout si mon interlocuteur cherche à me tirer les vers du nez. Mais bon, puisque je ne suis pas du genre stressée, je crois que le véritable stress ne montera que lorsque je prendrai mon deuxième avion en direction de ma destination finale. Mon futur foyer, mes futures connaissances, ma future vie.

L'excitation monte. La nuit va être courte ...